Commentaire Adrien

From World Naked Bike Ride
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" ... La honte ce ne sont pas les cyclosnudistes, les indians nus d'amérique, les sauvages d'afrique ou d'ailleurs ..... mais la honte, l'abjection, ce sont les habilés, les cravatés, les civilisés qui les ont exterminés et qui continuent à détruire le monde ! ..."


Cette opinion ayant déclenché un commentaire indigné sur notre groupe de travail Yahoo, Adrien du Katanga, nous a posté le commentaire suivant, qu'avec son autorisation, j'ai beaucoup de plaisir à vous partager ....



hello D., et V., et tous ceux qui veulent,


voilà.. le petit différend ici présent, entre vous, Vélojef et Daniel, est illustratif d'un vaste problème de société.


je vais essayer de faire la part des choses. d'un côté, Jieff en veut aux monstres cravatés que et qui exterminent les indiens, etc.. De l'autre, Daniel juge ces propos un peu corsés, et se méfie des faux indiens... Je pense aussi qu'il ne croit pas que V.jeff ait raison, qu'il ne pense pas que l'extermination des Indiens, des Noirs d'Afrique soit due en fin de compte à des mecs en cravate assis dans des beaux bureaux design dans les centres d'affaires des grandes métropoles qui soutiendraient avec leur arsenal et leur force de réaction rapide les dictatures pour quoi faire, hein, on se le demande!


On se demande pourquoi ils en ont descendu une en Irak, une autre dans les Balkans, qu'ils s'apprêtent à en descendre une autre du reste, en Iran, une fameuse celle-là, une des pires dans le genre. Je dirais que c'est pour donner le change. Si si si, pour donner le change, rien de moins. Pour faire baver d'autres de mecs en cravate, mais aussi pour donner le change.


Une dispute pénible m'a a nouveau privé de ma compagne au cours des dernières heures. Celle-ci a acheté, ou plutôt m'a fait acheter un petit roman écrit par un québecqois dont le titrre est "un dimanche au bord de la piscine à Kigali". Je pense que c'est à peu près ça. Voyant que je ne le lisais pas, le livre, elle l'a confisqué, et elle a même commencé à le lire. Or voilà qu'au saut du lit, ce matin, elle entame sa harangue préférée, elle cravache le fils de colonial que je suis resté, en dépit d'une quarantaine d'années de laius en tout genre, de toute provenance. elle me raconte que la haine entre les Tutsis et les méchants Hutus est due à un brave médecin belge qui a écrit un texte... à leur sujet à l'époque coloniale.


Je connaissais l'histoire des explorateurs allemands qui avaient dressé une liste des différences (physiologiques) entre les deux groupes ethniques — lesquelles ont servi aux colonialistes belges à établir du reste des cartes d'identité ethniques, lesquelles ont en fin de compte permis d'introduire un succédané de démocratie dès 1954 au Rwanda —; je connaissais l'histoire des religieux qui ont soutenu des séminaristes hutus et qui les ont aidés à publier le manifeste parmehutu dans les années cinquante, pas celle du médecin. Mais le problème n'est pas là. Le génocide rwandais n'est pas la conséquence de ce texte comme semble le révéler l'auteur de ce roman de gare que ma compagne juge passionnant, c'est la conséquence de la mondialisation, phénomène strictement actuel. Le F.M.I. a mis au chômage quatre-vingt pour cent de la population rwandaise vers la fin des années quatre-vingt en interdisant le gouvernement rwandais de subventionner comme on le fait en Europe les producteurs. Particularité du régime rwandais d'alors: il subventionnait les petits agriculteurs.


Les révolutionnaires Tustis, formés dans les écoles de l'armée américaine, ont alors attaqué le Rwanda, le monstrueux black out concernant les exactions de la dictature a alors été partiellement levé, et les médias ont lancé une terrible campagne de presse à propos du déboisement, de la surpopulation rwandaise et du sida. (Ma compagne n'a pas daigné entendre un mot de mes explications, s'accrochant désespéréement à sa "vérité", découverte dans ce petit roman lamentable, prétendu témoignage d'un personnage probablement au-dessous de tout soupçon.) Mais la levée du black out n'a pas permis de comprendre la situaiton.


C'est que des milliers de gens du genre de notre amateur de piscines s'affairaient sur le terrain paraissant tout comprendre et tout contrôler. Ils ne cessaient probablement de découvrir des choses qu'ils étaient censé taire, mais peu importe, il les ont tues avec rage, avec désespoir, on les aurait offensé en mettant en doute leur parole. Les officiers de l'armée rwandaise d'alors étaient formés en France, en Belgique, dont les écoles militaires ne brillent pas par leur militantisme démocratique. Les conseillers militaires belges et français présent au rwanda "depuis la décolonisation" ont alors organisé la défense du Rwanda attaqué par les "rebelles". Ils y ont du reste mêlé leur bon ami le maréchal Mobutu. Ils ont formé les génocidaires. Pas facile pour ces derniers de se désister. Le seul intérêt du titre du roman pervers adoré par ma compagne, c'est sans doute le terme "piscine" bien connu des inconditionnels du pré carré français en Afrique.


Guantanamo n'est pas une exclusivité américaine. cela fait quarante ans que les services secrets militaires français tuent et torturent. Non, mais, messieurs en costume cravate ou pas, qui nous bassinez les oreilles avec votre merveilleuse démocratie, avec votre terrorisme, qu'est-ce que vous en dites! Franchement, il y a de quoi exonérer tous le kamikazes de leurs crimes!


Mais revenons en au Rwnada de 1994. L'O.N.U., enfin, a organisé un piège qui a parfaitement fonctionné. On a prétendu mettre d'accord les frères ennemis. Les faire s'embrasser au nom de la sainte démocratie. On connait la suite. Un processus de paix factice et des pourparlers de paix qui sont brutalement interrompus, niés par le meurtre des deux présidents (décidément) rwandais et burundais. Missile sol-air de provenance bien entendu inconnue! Des milliers de malheureux réfugiés dans des bâtiments publics sont alors livrés aux tueurs formés par l'armée rwandaise, ou par des soldats français.


Par qui? Par l'O.N.U., dont un général impuissant dîne avec les génocidaires pendant qu'on massacre ses troupes à lui, en l'occurrence des paras belges de l'O.N.U.. Voilà. Je me demande ce que vient faire l'histoire d'un médecin belge dans cette histoire. On a fait le tour des crimes de la colonisation. Mais à chaque crime, ses responsables. Le problème, c'est que la plupart des livres qui sont publiés sur le génocide en remettent sur la haine entre les Tutsis et les Hutus.( Inutile de demander pourquoi!)


Pas l'heure de m'étendre sur le sujet. Mais il faut rappeller que l'état Américain est encore dirigé par une clique de blancs descendants de la bouillante Angleterre, que leur pureté raciale reste intacte en dépit du cosmopolitisme du reste du pays voué aux corvées de prisonniers et aux bombes des bédouins ex-propriétaires dépossédés de leurs puits de pétrole des déserts d'Asie.


Il faut aussi expliquer que la crise économique en Amérique, ce n'est pas de la petite bière en dépit de la plus forte consommation de très loin de ressources naturelles de la planète. Dans un tel contexte, la recherche de l'espace vital, l'expansionnsime américain, prennent tout leur sens.


le Rwanda est aujourd'hui dans les mains des intérêts anglo-saxons. Même les fermes y sont rachetées par des américains. On réintroduit des colons via le tourime au Kenya, en Ouganda. Ce qui me brise le coeur, c'est la naïveté, le conformisme des bien-pensants qui en remettent depuis dix ans sur la haine entre Hutus et Tutsis, sur le "génocide africain par excellence". Ce conformisme fait dramatiquement gerber. Les médias ont réellement bourré le crâne des gens pendant plus de dix ans à ce propos, comme ils l'ont fait pendant trente ans à propos d'une autre situation. Des films odieux sont célébrés comme des grands moments du cinéma contemporain par des ingénus pervers,.. bon.., comment les appeler Daniel, viens à mon secours, par des amoureuses transies qui vous assomment au petit lever un dimanche matin avec leur fondamentalisme à elles? Vive les Indiens des villes bien sûr! Un tas de gens ont trouvé que les Tutsis évincés à la fin des années soixante et qui revenaient en libérateurs, en maîtres récupérer leurs terres étaient des gens formidables.


Et depuis lors, cette "vérité" — c'est ainsi que mon amoureuse présente les choses — fait des ravages. Elle a permis de fomenter un coup d'état au Congo qui est à l'origine d'un génocide autrement plus grave, de plusieurs millions de victimes qui semblent devoir éternellement payer pour les fautes de leurs petits frères Hutus (bantous). Inutile de dire que les réfugiés politiques en remettent une couche! Tiens, ceux-là ont obtenu leurs papiers! Du reste, ma compagne a fait fort dans le genre, elle a travaillé coude à coude dans le même bureau, avec une victime tutsie du racisme criminel des Congolais, pas des Rwandais! Un article soixante qui a intérêt à la boucler, cela soit dit en passant, à ne pas se tromper de boniment!


Ah, elle est parfaite la censure belge, mon pote. Quelle morale! Je passe pour un con. Alors que moi, mes amis tutsis sont morts après la prise de pouvoir par le FPR! Mais revenons-en encore une fois à la dramatique période qui précède de quelques mois le génocide tellement décrié. Inutile de dire que des milliers d'O.N.G., que de prestigieuses organisations internationales veillent au grain! Elles savent tout. Elles s'occupent de tout, des régugiés, des victimes, des coupables, elles se mêlent de tout, serrant la pince aux uns comme aux autres, moyennant la plus parfaite neutralité! La vache! Je voudrais que dans leurs bureaux des gens qui passent pour sérieux, responsables, humains (fameux le mot humain!) impeccables produits d'une civilisation tellement humaine, qu'ils portent ou non des cravates, cessent de croire en un catéchisme aussi stupide, ne fut-ce qu'une minute par jour, qu'ils cessent de se mentir copieusement les uns aux autres, et de mentir à tout le monde avec une ingénuité et une condescendance invraisemblables.


Qui parlait d'un "axe du bien"! Un philosophe slovène peut-être?


Cela fait quarante ans qu'on accable les coloniaux, les colonialistes de tout poil. Or, il y a de gens parmi eux qui en avaient marre des salades des journaux bien pensants et qui sont allés apprendre à lire et à écrire à des Rwandais, à des Congolais, qui ont construit des écoles que le F.M.I., depuis lors, a interdit de laisser ouvertes. Au Congo, depuis Mobutu, ce grand personnage, admiré par tant de belges, bien pensants, anticolonialistes, ami du roi, les écoles sont fermées, les professeurs ne sont plus payés à cause du F.M.I., et de la corruption bien sûr, mais quand on sait que les services secrets assassinent les ministres congolais qui refusent de se laisser corrompre...


Le fondamentalisme religieux subventionné par contre par toutes les églises richissimes occidentales saigne la population, la plonge dans une sorte de rêve éveillé, ne l'empêchant pas de s'en remettre à des fétiches pour s'en tirer. Il y a un angle étroit de vue en vertu duquel le fondamentalisme musulman lui-même peut se comprendre à cause de cette monstruosité. Même si l'on ne peut l'accepter, parce qu'il participe du même principe! que cette non-idéologie bien pensante d'aujourd'hui.


Messieurs les politiques, les intellectuels médiatiques, faites donc un effort.. au lieu de penser à vous acheter sans cesse de nouvelles bagnoles, de vous exhiber en 4X4 avec vos airs de revenir de la guerre, et de vous en contrefiche, de tout savoir, et de ne rien dire, cesser de vous enticher de votre vélo sans réfléchir au reste.


Je comprends, Daniel, ta réserve quand à des excès langagiers éventuels. Mais ton gentil système sémiotique traite tous ceux qui l'ennuient de terroristes, il a beau jeu de les incarcérer, et d'emprisonner la moitié, sinon les trois-quarts (aux E.U.) de la jeunesse précarisée d'aujourd'hui et de faire des mines à propos de sa délinquance et de la violence! On met des étrangers dans des camps. Ceux qui ne veulent pas travailler pour des clopinettes soi-disant pour faire propre. Permets-moi de te dire gentiment que tu te fous de ma gueule, probablement sans le vouloir, sorry, l'ami.


A plus! À après le pétrole! Et n'oublue pas d'envoyer ta photo en cravate — je n'ose rêver que tu lui envoies ta photo à poil — à Aminadejad.


Adrien Du Katanga

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